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Booster sa créativité 2/2

Pour sortir de ces carcans dont il est question dans la première partie cet article, il convient de désapprendre.

Désapprendre, c’est ce que faisaient les élèves du Bauhaus dans les années 1920, lors de leur période de « quarantaine », au début de leur cursus.

Raviver son enfant intérieur

Ils devaient mettre de côté ce qu’ils avaient appris, pour porter un regard nouveau à des choses aussi banales que du papier par exemple, dont ils devaient étudier les propriétés pendant une semaine ! La méthode était claire :

  1. Remettre en question les évidences. C’est l’attitude de l’enfant qui questionne tout son environnement en permanence : « pourquoi ? ».
  1. Se connecter à ses sensations. Les séances du Bauhaus commençaient par une séance de respiration et de Yoga. Esprit sain dans un corps sain.
  1. S'entraîner et s’amuser. L’important, c’est le chemin, l’expérience, pas uniquement l’objectif. Et c’est souvent sur le chemin que l’on trouve la solution.

Rester ouvert et décloisonner

Si l’Open Innovation se développe depuis quelques années, aussi bien dans les entreprises que dans l’éducation et dans l’art, ce n’est certainement pas par mode mais bien parce que de nombreux décideurs ont pris conscience de l’importance de décloisonner les compétences, les profils et les services. C’est même l’une des conditions préalable pour créer et innover véritablement. Personne ne crée « from scratch », tous les innovateurs, y compris les meilleurs, s’inspirent de choses déjà existantes, même si elles sont loin de ce qu’ils vont proposer.

Leur force, c’est justement d’aller chercher l’inspiration dans des secteurs éloignés et de réussir à les adapter à leur business. C’est ce qu’a fait Marcel Breuer lorsqu’il s’est inspiré de son vélo pour créer son célèbre fauteuil Wassily et qu’il a fait travailler des ingénieurs aéronautiques sur le sujet. C’est aussi ce qu’a fait Nespresso® lorsqu’il a bâti son modèle économique sur la vente de dosette, tout comme Xerox® l’avait fait avec les cartouches d’encre de ses photocopieurs et Gilette® avec ses lames de rasoir.

Mettre en avant le Why et non le What

Comme l’a énoncé Simon Sinek dans une célèbre conférence Ted, ses livres et ses méthodes, les innovateurs qui réussissent pensent d’abord au « pourquoi » de leur projet et non au « quoi ». Et ils le mettent en avant dans leur communication.

Apple®, par exemple, dit d’abord qu’elle veut changer le monde, challenger le statu quo, combattre les moutons et les géants, avant de dire que, tiens, au fait, en passant, elle vend des ordinateurs, des téléphones et des tablettes. Les produits Apple sont rarement compétitifs au niveau du prix ou des strictes caractéristiques techniques et pourtant ils rencontrent un franc succès. C’est en partie parce qu’acheter Apple, c’est être cool, un peu différent.

Rebondir et pivoter face aux difficultés et aux échecs

Autrefois, l’entrepreneur qui échouait était montré du doigt et il lui était difficile de se « recycler » dans sa vie professionnelle. Aujourd’hui, les choses changent, grâce notamment aux Fail con, ces conférences qui invitent les plus grands innovateurs pour qu’ils parlent non pas de leurs succès mais de leurs échecs. Car ils en ont tous connu.

Aujourd’hui, certains entrepreneurs qui plantent leur boite, arrivent à valoriser leur expérience de fondateur, d’innovateur, et à se revendre au sein de grandes structures, à des niveaux hiérarchiques jusqu’alors inespérés au vu de leur âge. L’idée est donc de s’appuyer sur ses échecs pour apprendre de ses erreurs. Il est normal de se tromper, l’important étant de savoir en tirer les enseignements adéquats.

Le Newton d’Apple a été un échec commercial, mais a servi de base au succès de l’iPhone 15 ans plus tard. D’ailleurs, une partie de l’équipe ayant développé le Newton a travaillé sur l’iPhone.

Améliorer son idée en continu

On ne le répétera jamais assez : une idée ne vaut pas grand-chose. Seule compte son exécution. Prenez deux innovateurs qui ont la même idée au même moment. L’un des deux va forcément mieux la mettre en œuvre que l’autre. Il va être plus attentif aux détails et surtout aux feedbacks de ses premiers utilisateurs et clients. Ainsi, il va pouvoir améliorer son idée en continu, avec des itérations pour passer de l’idée au test et à l’apprentissage, qui lui-même va donner de nouvelles idées…

Et vous, qu'est-ce que vous en dites ?

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